Thursday, February 7, 2013

Faire ton souper



Ou quand tu es tellement fière d'avoir pris le temps de garder les graines de ta courge butternut.

Tandis que je les mettais dans le petit pot en vitre, je me disais à moi-même: Caro, tu devrais faire ça avec tous les légumes que tu peux. Les tomates, les poivrons, les concombres...

Je devrais.

À chaque fois qu'on embarque dans l'auto, je suis déprimée. Y'a des miettes pleins le banc arrière. Des vieux livres qui sont là depuis 2-3 ans. Des bouteilles de verre par terre. Franchement, faudrait que je fasse le ménage,

Il faudrait bien.

Et la vaisselle qui s'accumule à la fin de la journée sur le comptoir. Pourquoi je ne la fais pas au fur et à mesure? Aujourd'hui on a filé rapidement après le dîner, on avait rendez-vous chez des amis et je voulais laisser un max de temps aux enfants pour qu'ils jouent ensemble. J'aurais peut-être dû faire la vaisselle avant, pour ne pas qu'elle sèche là sur le comptoir.

J'aurais dû.

Et sans compter le lavage dans le coin de ma chambre. Je mets le panier dans un coin, comme ça je peux piler le linge propre bien plus haut sans qu'il tombe par terre. C'est pratique. À chaque fois que je rentre dans ma chambre, je vois cette monstrueuse pile de linge qui me regarde: "euh, chérie, t'aurais pas envie de me ranger?" Ben oui, j'aurais envie, mais je n'ai pas le temps.

Je n'ai pas le temps.

Ben non, je n'ai pas le temps. Pas le temps de cuisiner comme je le voudrais. De me coudre la sacoche dont je rêve depuis des mois. De monter des projets vraiment élaborer avec les enfants. De jouer dehors autant que je le souhaiterais. De rencontrer tous les amis qui me tiennent à coeur.

Et à chaque jour je jongle avec ça. Est-ce que je suis si peu productive? Où je perds mon temps (après tout, je suis bien là, à 1h du mat' à écrire sur mon blog...)? À quel point je dois faire des choses pour moi, jusqu'où je peux empiéter sur le roulement de la maison?

Elle est où la limite entre ce que je peux réellement faire dans une semaine et ce que je souhaite faire? J'oscille constamment entre la culpabilité et la résignation. Pourquoi?

Qu'est-ce qui est important? Des fois je ne sais plus. Au diable le ménage! Mais viens pas chez nous aujourd'hui, on dirait qu'une bombe à explosé dans la cuisine. Tant pis pour la couture! Mais je ne vais quand même pas m'acheter une sacoche à 80$ quand je peux me la faire chez nous avec des retailles de tissus.

Un jour je vais trouver l'équilibre, en attendant je vais aller faire ma vaisselle avant de me coucher.

2 comments:

  1. Je lâche prise moi aussi, une chose à la fois, des choses que j'aimerais faire. C'est dans une forme de résignation que je trouve ma sérénité. C'est un peu bouddhiste comme technique (je suis en train de lire un livre qui me passionne qui s'appelle Buddhism for Mothers), mais quand je suis prise par des pensées idéalistes sur ce que j' "aimerais" ou je "devrais" faire, je reviens ici, maintenant, et je me demande "quelle est la meilleure décision à prendre maintenant ?" Dormir, ou faire la vaisselle? Dormir.

    Une psy m'a déjà donné un truc. Comme j'avais une autocritique très dure, elle m'a conseillée de changer mes "il faut" et mes "je devrais" en "il serait peut-être souhaitable". À partir de là, on peut dialoguer avec son autocritique et dire "d'accord, je t'ai entendue, je sais que tu veux mon bien, mais je choisis de faire autrement"

    Je te dis tout ce préchi-précha, mais j'ai des restes de bouts de pain dans le congélo parce que "ça n'a pas d'allure de les jeter quand on peut faire de la chapelure, c'est si facile."

    Pour te faire sourire: http://www.everydaypeoplecartoons.com/cartoon/342/Overextended_Mom_cartoon

    Sois douce envers toi. Et bravo pour les graines de courge.

    ReplyDelete
  2. Hahaha, totalement, j'ai bien l'air de ça là ;)

    Buddhism for mother! Intéressant :)

    ReplyDelete